Youssef Hbeisch
Percussions
Youssef accompagne Ahmad sur de nombreuses scènes. Né en Galilée, il l’a rencontré au Conservatoire national de Musique Edward Saïd de Jérusalem-Est. Il a aussi longtemps enseigné au conservatoire de Beit Al Musica (Shefa Amr, Galilée) ou animé des master class et des ateliers de percussions en artthérapie. Il vit maintenant à Paris, mais ses collaborations multiples l’amènent à voyager dans le monde entier.
Il a composé pour le théâtre et le cinéma, a accompagné Karloma, l’Oriental Music Ensemble, Simon Shaheen, Süleyman Erguner, Aka Moon, Issa Hassan, Khaled, Lena Chamamyan, Dorsaf Hamdani, Ibrahim Maalouf, Soeur Marie Keyrouz, Lo Cor de la Plana et Manu Théron, Rula Safar, Bratsch, Abed Azrié, le Projet Khoury, Philippe El Hage… Il constitue également le quatrième pilier du Trio Joubran. À chaque concert, les spectateurs sont stupéfaits par sa dextérité non dénuée d’opiniâtreté et contaminés par l’énorme plaisir qui se dégage de son improvisation. À chaque projet, Ahmad est émerveillé par la soif de musique et d’expérimentation d’un complice dont la créativité nourrit son inspiration. Musicien de l’instinct, Youssef Hbeisch trouve immédiatement sa place dans n’importe quel morceau puis y imprime sa marque durant l’étape collective de la création. Cette marque, construite au gré des trouvailles depuis qu’il est tout jeune, est constituée d’influences latines, indiennes, africaines, brésiliennes… comme du souvenir de sa mère tamisant le grain.
Youssef a développé polyrythmies et polymétries à partir de sa propre culture ; il les enrichit et les embellit grâce à une curiosité toujours en éveil. Dans l’esprit des compositions de Zabad, Youssef a voulu rester sur la notion d’un son traditionnel. Il n’a utilisé que les habituels derboukas, bendir et riqq, y ajoutant quelques cymbales et clochettes pour enrichir la dynamique et l’ambiance. Il garde aussi un phrasé rythmique et des techniques qui marquent sa singularité. Son jeu confère aux compositions une ossature, autant qu’une enveloppe sonore inégalable : le contraste entre les mouvements secs qu’il imprime au riqq et les gémissements tirés du bendir serre la gorge des auditeurs les plus cérébraux.
Crédit photo : Jean-Baptiste Millot